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Arthrose

Publié le 13 mai 2025Lecture 2 min

Gonarthrose et tabagisme : quel lien avec l’évolution de la maladie ?

Anne CHOUBERT, Toulouse

Si la gonarthrose, affection articulaire chronique, est bien connue pour ses facteurs biomécaniques et métaboliques, le rôle du tabac dans sa progression reste encore peu documenté. L’étude de Ghizlane Amoum explore l’impact du tabagisme sur l’évolution de la gonarthrose. L’analyse comparative entre patients fumeurs et non-fumeurs met en lumière une association discrète mais potentiellement significative.

Un profil de patients majoritairement féminin, en surpoids et à faible niveau socio-économique Menée sur 2 ans, entre janvier 2021 et janvier 2023, cette étude transversale a inclus 384 patients atteints de gonarthrose, selon les critères de l’American College of Rheumatology (ACR). L’âge moyen des patients inclus était de 60 ans, avec une prédominance féminine marquée (près de 10 femmes pour 1 homme). La durée d’évolution de la maladie était en moyenne de 6 ans. Le profil socio-démographique reflétait un contexte de vulnérabilité : près de 80 % des patients étaient issus d’un niveau socioéconomique bas. L’Indice de Masse Corporelle (IMC) moyen s’élevait à 28 kg/m², indiquant une population globalement en surpoids. Des troubles statiques étaient relevés chez près de 1 patient sur 10. Cliniquement, un tiers des patients présentait une arthrose multifocale, un peu plus d’un tiers une atteinte fémoro-tibiale externe et près de 90 % une atteinte fémoro-tibiale interne. L’arthrose fémoro-patellaire concernait environ 1 patient sur 4. Dans la majorité des cas (plus de 80 %), l’atteinte était unilatérale. Sur le plan thérapeutique, 90 % des patients étaient sous antalgiques et antiarthrosiques de fond, 43 % avaient reçu une viscosupplémentation et 13 % avaient bénéficié d’infiltrations cortisoniques.   Un tabagisme rare mais associé à une évolution plus longue de la maladie Le tabagisme était rapporté par seulement 1 % des patients inclus dans l’étude. Malgré cette faible prévalence, l’analyse bivariée a mis en évidence une donnée significative : la durée d’évolution de la gonarthrose était plus longue chez les patients fumeurs, avec une différence statistiquement significative (p = 0,010). En revanche, aucun lien n’a été observé entre le tabagisme et d’autres caractéristiques cliniques, telles que le poids, l’IMC, le type ou la localisation de l’arthrose, ou encore la bilatéralité de l’atteinte. Ces résultats sont en accord avec ceux publiés par Athimni S et al. en 2020, qui avaient également constaté une durée d’évolution plus importante chez les fumeurs, sans impact sur les autres paramètres cliniques ou radiologiques. Même si le nombre de fumeurs dans cette cohorte reste limité, l’association avec une progression plus lente de la maladie soulève des hypothèses physiopathologiques. En conclusion, l’étude souligne un lien possible entre tabagisme et chronicité de la gonarthrose. Dans une approche globale de la santé articulaire, le sevrage tabagique pourrait constituer une mesure simple, à la fois préventive et thérapeutique. Des études complémentaires, sur des populations plus larges, permettront de mieux cerner l’impact réel du tabac dans l’histoire naturelle de l’arthrose du genou.

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